Archives des e-mails, repris de «PDF» heureusement sauvegardés...
Note concernant mes photos de l'année 2000.
De : gcujean@deltalink.org
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (0)
Date : 13 novembre 2000 11:52:13 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org
*** Ouagadougou, 13.11.2000, 7h45
Coucou, c'est moi...
... et c'est reparti pour un tour!
Pour les nouveaux venus dans ma liste d'adresses "Journal Burkina 2000",
quelques mots d'explications:
Inaugurée initialement pour essayer des nouvelles connexions Internet, cette
série de messages est rapidement devenue une sorte de feuilleton par e-mail.
Sans autre prétention que de partager des images, des émotions et un
décalage culturel omniprésent, j'ai pris l'habitude de raconter (une partie
de) ma vie...
Serré par diverses activités professionnelles ou divertissantes, je n'ai pas
eu le temps de vous prévenir et je suis donc à Ouaga. Je vous donnerai
quelques infos sur mon voyage dans le prochain message.
En attendant, quelques recommandations habituelles concernant cette
correspondance (là, j'ai fait du copier-coller depuis le même message du
mois d'avril, les connaisseurs peuvent sauter!):
- Si vous répondez à l'un ou l'autre de mes messages (merci d'avance!)
n'incluez pas mon texte dans la réponse, svp. Les conditions de connexion ne
sont pas toujours faciles et tant mieux si c'est pas trop lourd, mais il ne
faut pas que ça vous retienne d'écrire!
- Si quelque chose ne vous paraît pas clair ou est carrément
incompréhensible, n'hésitez pas à me demander des précisions: il est
difficile d'écrire la même chose à plus de 40 personnes qui ont forcément
des connaissances et des expériences très différentes, de l'Afrique comme de
la vie...
- Aux nouveaux venus dans ma liste de destinataires, je demande une certaine
indulgence si le discours fait parfois «pour initiés seulement». Si c'est
trop grave, voir le paragraphe précédent, svp!
- Comme d'habitude, ces textes seront écrits sans beaucoup de recul, ce qui
veut dire que les émotions peuvent amener à certaines déformations des
faits. J'assume pleinement ce phénomène, mais vous êtes avertis! ;-)
- Pour le reste, il est bien clair que je ne vous garanti aucunement un
récit passionnant, original ou d'un certain niveau littéraire. Je ne suis ni
écrivain ni journaliste et je n'ai absolument rien à prouver! Cet exercice
me fait tout simplement du bien, je le trouve amusant, il consomme peu
d'énergie et ne pollue pas (... jusqu'à ce que VOUS l'imprimiez sur du
papier!).
- Si vous ne désirez plus recevoir ces messages, dites-le moi simplement, je
vous ferais grâce de la suite. Si vous voulez transmettre ces messages à une
tierce personne, faites-le librement, ils n'ont rien de confidentiel et je
ne vous demanderai aucun droits d'auteur!
---
Ce message zéro est aussi un test de la connexion à Fasonet. Si vous le
recevez, c'est que tout va bien!
Le prochain message sera moins "technique", mais il faut bien que je remette
la machine en route!
Je vous salue bien amicalement,
Gilbert Cujean
--
... en séjour au Burkina Faso [:-3)=
<cujean@fasonet.bf> ou <gc@deltalink.org>
Association DeltaLink: <http://www.deltalink.org>
De : gilbert_cujean@mac.com
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (1)
Date : 13 novembre 2000 16:25:34 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org
*** Ouagadougou, 13.11.2000, 14h
Bonjour à tous,
Le message 0 est bien parti (mais pas sans peine), maintenant on peut penser
à autre chose et par exemple... à vous parler de mon voyage d'hier.
Hier, donc, c'était dimanche et le dimanche c'est dur de se lever à l'aube,
surtout après un souper de soutien au Basket-Club Eclépens prolongé par les
derniers préparatifs informatiques (copie de sauvegarde et rangement de tout
ce foutu matériel dans des bagages qui rétrécissent à vue d'oeil!). La nuit
fut donc courte.
C'est Françoise qui m'amène à Genève, ce qui fait donc une deuxième grasse
matinée de perdue, et ma femme, elle... elle doit encore rentrer!
Départ sur Bruxelles avec un bon quart d'heure de retard. Tant mieux, ça
fait tout ça de pris sur les 3 heures et demies à attendre le vol de Ouaga! Le temps est bien bouché. On a juste le temps de constater que le Jura est
déjà bien enneigé...
A Bruxelles, contrairement à ce qui devenait une tradition, mon ami André
n'est pas là pour cause de fête de famille (Bon anniversaire Mme Jadot!). Je
vais donc tuer le temps tout seul, ce qui est nettement moins sympa. Après
un tour des boutiques, j'achète quelques revues dont l'"Intelligent"! Ça ne
s'invente pas, c'est le nouveau nom de "Jeune Afrique". No comment!
Au passage du contrôle (anti quoi au fait?) mon bagage sonne. Il re-sonne
après le retrait d'une ou deux pièces de mon souk ambulant... On me laisse
finalement passer, car l'outil multiple Leatherman n'a pas de cran d'arrêt
(sic)! :-))
Il est plus de 14 heures quand on procède à l'embarquement. Une hôtesse
remet à chaque voyageur une lettre en anglais où il est dit que pour cause
d'une maintenance non programmée (?!?), l'avion avait été remplacé par un
MD11 loué à CityBird (compagnie charter belge). Il est précisé que le
service et les prestations seront comme d'habitude et que l'équipage est
bien du pur Sabena...
C'est un vol non fumeur, j'espère que c'est aussi valable pour l'appareil!
Il y a beaucoup de places vides, alors qu'à l'enregistrement à Genève on
m'avait dit que le vol était plein... On se dit que bon, d'accord, il peut y
avoir des défections, non? Et tant mieux, aussi, car j'ai personne à côté de
moi et comme le siège doit faire 50 cm de large (10 de front + les deux
couloirs!)...
J'aurais l'explication complète quelques heures plus tard, lors de ma visite
au cockpit: cet avion est équipé comme un charter, ou comme une boîte de
sardines, c'est pareil! Cela explique aussi l'exiguïté et le nombre
restreint de WC. Heureusement qu'il a été rempli avec le nombre de passagers
d'un vol normal!
A part ça, on est au-dessus du Sahara Occidental et... on ne voit absolument
rien que des nuages... Alors on parle de fumée, d'incendie, bref de toute
sortes de choses rassurantes. ;-)
Escale à Bamako (Mali). Température extérieure: 27°C.
On arrive finalement à Ouagadougou avec 50 minutes de retard. Il est 23
heures (minuit en Suisse) et il fait 29°C. Je pense (juste un peu!) à vous
tous, dans le froid européen, et... je me sens bien!
Dans l'avion, il y avait tout une bande de mecs avec la même chemise bleu
clair: c'est des cyclistes qui viennent faire le "Tour du Faso 2000", départ
mercredi, sauf erreur (10 jours, 1500 km, 35°C à l'ombre --mais ils ne
courent pas avec des ombrelles!). On en reparlera peut-être.
Mon ami Salam Kaboré est venu me chercher ce qui a le gros avantage d'un
passage douanier "on-ne-fait-que-passer-excusez-nous-du-dérangement-merci".
L'hôtel Grillon, où j'avais réservé une chambre, est sans eau "jusqu'à
demain matin de bonne heure!" -Tu parles! Je vais finalement au Riviera
(c'est le même proprio). Démontage des bagages: tout compte fait, j'ai pas
mal de trucs entre les cadeaux et ce que je vais revendre...
Il est finalement 1h30 quand j'arrête la climatisation.
Bonne nuit!
Gilbert Cujean
--
... en séjour au Burkina Faso [:-3)=
<cujean@fasonet.bf> ou <gc@deltalink.org>
Association DeltaLink: <http://www.deltalink.org>
De : gilbert_cujean@mac.com
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (2)
Date : 14 novembre 2000 18:14:40 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org
*** Ouagadougou, 14.11.2000 - 16 heures
Hello,
D'abord une petite précision: l'une de vos 45 adresses pose un problème au
moment de l'envoi des messages et je n'arrive pas à identifier laquelle. Je
pense qu'en "ouvrant" la liste [non publiée dans la version Web], je pourrais y voir plus clair, mais
attention, n'envoyez pas de réponse à tout le monde, svp! Une expérience
précédente me fait vous mettre en garde: je veux rester ami avec vous tous.
Merci.
---
Alors, que s'est-il passé hier lundi?
Je me suis d'abord rendu à pied jusqu'au bureau d'Afrika Link. Ça fait
presque 1 km et demi, mais il n'y a rien de tel pour prendre contact avec la
ville. Ce n'est pas la cohue (il est 9h), mais il y a tout de même beaucoup
de monde et pas mal de trafic.
Je suis reçu très amicalement par les collaborateurs d'Augustine, mais la
patronne n'est pas encore là.
Un de mes objectifs pour le premier jour est d'acheter une carte NANAN
("facile" en mooré) qui est le système burkinabè de prépayement des
téléphones mobiles (ce qu'on appelle carte Easy en bon français de
Swisscom!)... Et bien, ça ma pris la matinée!
D'abord, je me rends à la boutique de l'Onatel (télécom burkinabè) qui est à
300 mètres d'Afrika Link. Las! Ils ne vendent que des recharges, les
abonnements initiaux se concluent au siège. Allons-y!
Je réquisitionne Robert, le coursier d'Afrika Link et sa mobylette (ou
plutôt celle de Malik, mais c'est pas mon problème!) et nous voilà en route,
moi derrière et lui devant. Il fait bon et comme l'harmattan souffle, il y a
une poussière pas possible dans l'air. Au centre-ville c'est la foule et à
l'Onatel c'est des grappes de gens qui s'agglutinent autour des guichets,
surtout ceux relatifs aux téléphones mobiles! Attention, accrochez-vous:
Etape n° 1: on se renseigne sur la marche à suivre. Un type très sympa, seul
dans son coin, se lève et nous guide pour le reste des opérations (sans lui,
ça aurait été à la même vitesse, mais avec lui je SAIS que ça ne peut pas
aller plus vite!).
Etape n° 2: essai. L'appareil que j'ai (un Alcatel ancien modèle, mais
impeccable, merci Nicole!) est-il apte à recevoir une carte Nanan? Une
charmante fonctionnaire l'essaye et répond: -Oui. On est sauvé!
Etape n° 3: le questionnaire. Il faut décliner son identité sur deux
feuilles identiques (le carbone sera ajouté plus tard et seulement pour le
préposé aux cartes!), avec numéro de pièce d'identité et certification que
les essais effectués ont donnés des résultats positifs.
Etape n° 3 bis: la photocopie de la pièce d'identité. Il y a une officine ad
hoc en face de l'Onatel, tout va bien!
Etape n° 4: le payement. Il faut faire la queue une bonne demi heure à l'une
des 3 caisses débordées (remarque, on paye d'abord, on reçoit l'objet plus
tard et ailleurs).
Etape n° 4 bis: le change. Je laisse Robert dans la file car je viens de me
rendre compte qu'ils n'acceptent pas les francs français et je n'ai pas
assez de CFA. Je me pointe à la banque, de l'autre côté de la rue. Remarque:
à chaque sortie de l'immeuble, il faut se frayer un chemin parmi les
dizaines de vendeurs de cartes postales, d'étuis de mobiles ou de tas
d'autres choses, qui vous brandissent leurs barda devant les yeux... 30
minutes plus tard, j'arrive à la hauteur du guichet en même temps que
Robert, tout baigne!
Etape n° 5: la carte. On traverse les couloirs (dans le sens de la
longueur!) et trois portes plus loin, ce n'est pas une queue mais un
attroupement informe d'une quinzaine de personnes sur une surface de 3m par
1m50 dans lequel il faut se fondre. Là derrière, il y a un bureau et le type
qui distribue les cartes Nanan et une secrétaire (j'ai bien dit UN bureau). On place son dossier (2 questionnaires acquittés et la photocopie
d'identité) sous la pile de la secrétaire. Elle enregistre soigneusement, à
la main, dans un grand livre, chaque demande et insère ensuite le dossier
sous une seconde pile... Quand c'est son tour, on glisse l'appareil sur le
bureau et on assiste au rituel: le fonctionnaire insère un papier carbone
entre les deux exemplaires du questionnaire et remplit à la main la "partie
réservée à l'administration", c'est à dire la marque de l'appareil et le
modèle, son numéro de série, le numéro d'appel de la carte, le numéro de
série de la carte (c'est pas le même!), le code PIN (c'est 1234 pour TOUTES
les cartes!) et le code PUK (8 chiffres qu'il relève dans une liste
informatique en tout petits caractères). Je vous jure que je n'invente rien!
Il signe, introduit la carte lui-même dans l'appareil et nous rend le tout
avant de passer tranquillement au suivant. Durée de cette opération: 5
bonnes minutes, montre en main! Toute les 20 ou 50 cartes, il y a une
vérification scrupuleuse de la synchronisation de toutes ces données, par
rapport à des listes informatiques, mais ça ne prend que 5 minutes de plus.
Durée totale de l'étape 5: env. 45 minutes.
Coût total: 35'400 F CFA (env. CHF 85.-), y compris 5'000 de communications.
J'essaye: ça marche! Mais il faudra attendre jusqu'au milieu de l'après-midi
pour pouvoir être appelé.
Encore quelques mots sur le fonctionnement de ce système, finalement très
bien adapté à la situation (mais au fait je ne sais pas comment fonctionne
le système Easy chez nous!):
- Au moment de chaque appel, à l'ouverture de la ligne, une voix style
"horloge parlante" vous indique le montant restant sur le compte.
- Un numéro, le 1101, donne aussi cette information.
- Les recharges sont des cartes avec un numéro à gratter (les Burkinabè sont
joueurs!) que l'on donne au 1101 par le clavier de son appareil et qui
augmente le solde actuel de la valeur de la carte: 10'000, 25'000 ou 50'000
F CFA.
Les communications sont chère (env. CHF 1.-/min, selon mes estimations),
mais c'est pratique et ça marche bien (mon numéro est le 00226/23 61 61).
Au milieu de l'après-midi, j'ai appelé Moussa Bologo qui était... sur la
route de l'aéroport, pour m'accueillir à la descente de l'avion! Il a donc
renoncé à poursuivre et on se voit demain matin, mardi.
J'ai croisé Augustine. Elle était très occupée. On se voit mercredi "soir" à
15h30 (!).
J'ai quand même pris un taxi pour rentrer au Riviera. J'ai mangé devant la
télé collective, dans la cour de l'hôtel: outre le téléjournal avec le
changement de gouvernement, il y avait Santa Barbara (qui a remplacé Mary
Mar du début de l'année). C'est au moins aussi consternant, on y parle que
de meurtres, c'est mal joué, mal doublé et le scénario est bien sûr
inénarrable, bref: vive la culture TV!
---
Merci à ceux qui m'ont déjà envoyé un petit mot, ça fait chaud au coeur
(ailleurs, merci, ça va!).
Amicalement,
Gilbert Cujean
--
... en séjour au Burkina Faso [:-3)=
(mobile: +226 / 23 61 61)
<cujean@fasonet.bf> ou <gc@deltalink.org>
Association DeltaLink: <http://www.deltalink.org>
De : gilbert_cujean@mac.com
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (3)
Date : 15 novembre 2000 17:22:17 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org
*** Ouagadougou, le 15.11.2000 - 14h
Petit intermède photographique avec légendes:
Etre Comme Les Autres (ECLA) est une association (ONG) burkinabè avec laquelle DeltaLink travaille. Parmi les multiples projets d'insertion et de développement individuel, il y a un atelier-école de couture et une cantine.
Pourquoi ne pas inviter les élèves couturières à inventer un plat pour diversifier la tambouille quotidienne? C'est ce qui a été fait, et sous forme de concours!
Règles du jeu: créer un plat avec du blé moulu, fourni par ECLA (imposé! le tô et le riz y en a ras le bol!) et 500 F CFA pour les autres produits (libres choix). Jury de 3 personnes; évaluation: 3 points pour la présentation, 7 pour le
goût.
Planche des prix: 1er = 5'000 F CFA, 2e = 2'500 F CFA, 3e = 1'000 F CFA.
Les 3 plats primés seront inclus dans le turnus des menus de la cantine.
C'est moi qui ai eu l'honneur de distribuer le 1er prix.
On a dîné avec les productions: incroyablement bon!

Les candidates
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Les plats
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Rappel du règlement
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Calcul des résultats
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Le podium: 3-1-2
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Évaluation
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***
Je loge à l'hôtel Riviera, dans un petit bungalow rond. Il y en a une dizaine autour d'un "hangar", dans une cour calme...

Ma case
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Le "hangar". Cherchez le iBook!
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Le bananier devant ma fenêtre
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A l'intérieur, env. 3m50 de diamètre
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Je sais qu'il fait froid en Suisse... et bien pas ici!
Amitiés à tous,
Gilbert Cujean
--
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