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Note concernant mes photos de l'année 2000.
De : delta.system@bluewin.ch
Objet : Burkina 2000 - Message 17 (Message initial, nouvelle s érie)
Date : 4 avril 2000 23:13:28 GMT+02:00
À : delta.system@freesurf.ch
*** Eclépens, mardi 4 avril 2000
Mes chers amis,
Le printemps est si lent à s'affirmer et le froid si persistant dans nos
régions du Nord que j'ai décidé de continuer au Sud une partie de mes
activités... :-)
En fait, je (re)part pour Ouagadougou jeudi 6 avril, avec cette fois de
vrais objectifs professionnels. On a dépassé le stade des questions sur le
possible, qui était celui de mon voyage de janvier dernier. Cette fois il
s'agira d'aller de l'avant sur un certain nombre de sujets:
- La création d'un "Apple Point" à Ouagadougou (vente, installation, service
autour des Macintosh neufs) avec Afrika Link, petite entreprise informatique
dirigée par Augustine Dallh. Les échanges sont ralentis du fait qu'Augustine est sur le point, est en
train ou vient (?) d'accoucher et qu'elle s'est retirée pour un certain
temps à Lomé (Togo) chez sa mère. Cela sera intéressant de voir comment les
choses se passent et évoluent sans elle...
- Le partenariat avec ECLA (Etre Comme Les Autres, entreprise d'insertion de
handicapés physiques qui a étendu ses activités à de multiples micro-projets
de développement durable). Il s'agirait de la récupération en Suisse
d'ordinateurs usagés, du tri, du conditionnement et de l'envoi de ceux-ci à
Ouagadougou pour recyclage à bas prix. Le projet s'accompagne aussi de
formation en bureautique accessible à la classe "moyenne" et d'un service
après vente. Là aussi, les progrès sont plus lents que je l'avais prévu: je viens de
recevoir la réponse à plusieurs questions que j'avais posées... il y a un
mois et demi! Mais ces réponses sont encourageantes et les discussion vont
se poursuivre sur place.
- Dans le contexte de ces deux premiers volets, je vais aussi former
quelques techniciens des deux entreprises aux bases du Macintosh, car tout
le monde connaît les PC "Wintel", mais les Mac restent un mystère... Plus
pour très longtemps, d'ailleurs, avis à Bill Gates! J'ai envoyé un Macintosh
Performa 630 (36 MB RAM, 500 MB disque, SCSI, Ethernet, etc.) en fret aérien
(CHF 300.- pour 25 kg!) et j'emporte avec moi un tas de matériels et
logiciels... On en reparlera!
---
Le 16 avril, Françoise (ma femme pour ceux qui ne la connaîtraient pas)
devait me rejoindre, mais son voyage vient d'être annulé suite à la
découverte d'une très grave maladie qui frappe sa mère.
La visite que nous avions prévue au «Ranch de gibier de Nazinga» n'aura donc
pas lieu et je représenterai Françoise de mon mieux à l'inauguration de la
bibliothèque de Mouni, juste avant Pâques (car celle-ci ne sera certainement
pas repoussée).
---
Voilà.
Encore un mot ou deux sur les messages et les échanges de courrier qui vont
suivre (rien de bien nouveau pour les habitués):
- Si vous répondez à l'un ou l'autre de mes messages (merci d'avance!)
n'incluez pas mon texte dans la réponse, svp. Les conditions de connexion ne
sont pas toujours faciles et tant mieux si c'est pas trop lourd, mais il ne
faut pas que ça vous retienne d'écrire!
- Si quelque chose ne vous paraît pas clair ou est carrément
incompréhensible, n'hésitez pas à me demander des précisions: il est
difficile d'écrire la même chose à 40 personnes qui ont forcément des
connaissances et des expériences très différentes, de l'Afrique comme de la
vie...
- Aux nouveaux venus dans ma liste de destinataires, je demande une certaine
indulgence si le discours fait parfois «pour initiés seulement». Si c'est
trop grave, voir le paragraphe précédent, svp!
- Comme d'habitude, ces textes seront écrits sans beaucoup de recul, ce qui
veut dire que les émotions peuvent amener à certaines déformations des
faits. J'assume pleinement ce phénomène, mais vous êtes avertis! ;-)
- Pour le reste, il est bien clair que je ne vous garanti aucunement un
récit passionnant, original ou d'un certain niveau littéraire. Je ne suis ni
écrivain ni journaliste et je n'ai absolument rien à prouver! Cet exercice
me fait tout simplement du bien, je le trouve amusant, il consomme peu
d'énergie et ne pollue pas (... jusqu'à ce que VOUS l'imprimiez sur du
papier!).
- Si vous ne désirez plus recevoir ces messages, dites-le moi simplement, je
vous ferais grâce de la suite. Si vous voulez transmettre ces messages à une
tierce personne, faites-le librement, ils n'ont rien de confidentiel et je
ne vous demanderai aucun droits d'auteur!
---
A bientôt chers amis!
Prochain message 4000 km plus loin et 30 degrés plus chaud!
Je vous adresse mes très cordiales salutations,
Gilbert Cujean
--
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De : delta.system@bluewin.ch
Objet : Burkina 2000 - Message 17 bis
Date : 9 avril 2000 15:44:16 GMT+02:00
À : delta.system@freesurf.ch
*** Ouagadougou, dimanche 9 avril 2000, 14 h 30
Bonjour à tous,
Un mot d'explication pour vous avertir que le réseau Internet burkinabè
(fasonet.bf) est en extension et a certains services momentanément
paralisés. Il semble que les premiers messages que j'ai envoyés dès vendredi
matin ne vous sont pas parvenus...
J'ai mis un certain temps pour m'en apercevoir et trouver une parade.
Je renvoye ces messages par un autre service en espérant plus de succès.
Mes excuses pour le retard et attendez-vous à recevoir une seconde copie
quand tout sera débloqué!
Bien amicalement,
Gilbert Cujean
--
... en séjour au Burkina Faso [:-3)=
<cujean@fasonet.bf> ou <delta.system@bluewin.ch>
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De : delta.system@bluewin.ch
Objet : Burkina 2000 - Message 18
Date : 9 avril 2000 15:44:55 GMT+02:00
À : delta.system@freesurf.ch
*** Ouagadougou, jeudi 6 avril 2000, 21 h 20
*** [Les dates précédées de *** sont les dates de rédaction, pas celles des événements racontés.]
Bonsoir à tous,
Voilà. Je suis à pied d'oeuvre. Il ne s'est vraiment pas passé grand chose à
part le voyage, mais voici quand même quelques détails:
- Levé et départ à l'aube. Ma fille Joëlle me pousse à Morges, pour le train
de 5 h 50... elle qui a autant de joie que moi à se lever de bonne heure!
- A l'enregistrement des bagages où j'amène deux valises qui totalisent
bêtement 33.8 kg (!), je tombe sur une fille très sympa qui, non seulement,
accepte sans broncher ces 3.8 kg de trop, mais m'annonce tout innocemment:
"Si le billet prévoit 20 kg de bagages, on a une tolérance de 5 kg. Mais si
on a droit à 30 kg, la tolérance est de 10 kg!!!" Si j'avais su! Il s'agit
de Sabena-Swissair-Delta Airlines, mais on peut supposer que c'est pour
toutes les compagnie pareil...
- Température à Genève (7 h): +5°C. Température à Bruxelles (8 h 30): -1°C.
- A Bruxelles, c'est devenu une tradition, mon ami André Jadot m'attends
pour un petit café amical. Pour vous rafraîchir la mémoire, André est
informaticien, père d'un ancien élève de l'Athénée Royal de Mons (lycée) qui
est jumelé avec le Lycée Yadéga de Ouahigouya. Lui et son compère Jacques
Navez ont accueilli et formé en Belgique deux enseignants burkinabè. Ils ont
aussi très fortement contribué à équiper le Lycée Yadéga que j'ai été
visiter en janvier... Pour l'heure, après l'installation un peu tardive mais
réussie d'Internet à Yadéga, on est sans nouvelles depuis plusieurs
semaines. Selon certaines sources, le proviseur aurait été mis en examen,
non pas pour repasser son bac, mais pour avoir pris certaines libertés avec
la comptabilité du lycée! Affaire à suivre.
- Cette fois le vol pour Ouaga n'est pas à la dernière porte du terminal B
(long de 800 m!!!) mais au 3/4 de cet immense distributeur de passagers. Au
contrôle de sécurité, j'ai dû sortir mon ordinateur et quelques objets du
bagage pour que l'opératrice aie une meilleure image sur ses écrans... A
Genève je n'avais pas eu besoin de faire ça!
- On embarque à peu près à l'heure, mais on décolle avec près d'une heure de
retard (il est quasiment midi!). L'Airbus est très moderne, avec console de
jeux, film, données de vol, etc. individuelle! (J'ai bien dit Airbus, pas
MD11!). On a une espèce de télécommande-manette de jeux dont l'autre face
est un téléphone à carte de crédit. Malheureusement, malgré de très
nombreuses tentatives, il n'a jamais été possible d'obtenir la ligne. J'étais pourtant bien décidé à appeler Françoise, juste pour essayer le
gadget et malgré les $ 11.- par minute entamée!
- Je sais pourquoi le confort des avions est si piètre, surtout au moment du
repas: si on était à l'aise, on n'accepterait jamais de manger une bouffe
pareille!
- Au dessus du Sahara, j'ai -comme d'habitude!- passé un bon moment dans le
cockpit. Le commandant essayait vainement d'appeler le contrôle aérien de
Dakar qui ne répondait pas. Finalement les choses se sont arrangées en
contactant directement un avion d'Air France qui nous précédait de 10
minutes: lui était en contact avec Dakar et a pu leur communiquer notre
demande. Quelques minutes après Dakar appelait. Au dessus de l'Afrique,
cette manière de faire est courante, d'ailleurs les pilotes ont une
fréquence réservée pour les communications entre avions. Autre phénomène
intéressant, j'ai vu arriver, d'abord sur le radar de bord, puis (très vite)
à vue, un avion de ligne qui volait 2000 pieds (env. 600 m) plus haut que
nous, en sens inverse, sur la même route.
- Malgré un vent contraire de 160 km/h sur le Sahara, et grâce à une escale
un peu raccourcie à Bamako (Mali), on est arrivé à l'heure pile à
Ouagadougou (17 h 25 locale = 19 h 25 suisse).
- Température à Bamako (15 h 30): +40°C. Température à Ouagadougou (17 h
30): +41°C. On est quand même un peu abattu...
- Mireille Ganamé m'attendait. A ma demande, elle m'a déposé à l'hôtel
Grillon. Toutes les chambres sont climatisées (mais pas à coin!), ça tombe
bien. Les Ganamé sont de sortie ce soir. Après avoir déposé mes bagages et
m'être rafraîchi un peu, j'ai donc été manger un bricole au bistrot du Ciné
Nerwaya avant de me mettre à écrire ce message...
... que j'enverrais sûrement demain.
J'ai rien fait, mais je suis un peu crevé. Bonne nuit!
Amicalement ou plus,
Gilbert Cujean
--
... en séjour au Burkina Faso [:-3)=
<cujean@fasonet.bf> ou <delta.system@bluewin.ch>
Delta-System Sàrl, PO Box 77, CH-1312 Eclépens, Switzerland
De : delta.system@bluewin.ch
Objet : Burkina 2000 - Message 19
Date : 9 avril 2000 15:45:07 GMT+02:00
À : delta.system@freesurf.ch
*** Ouagadougou, samedi 8 avril 2000, 13 h
Hello,
Je suis à l'hôtel Grillon, il fait extrêmement chaud (plus de 40 degrés) et
on est en pleine panne de courant, donc pas de ventilateur et encore moins
de climatisation...
Je ne sais pas si beaucoup d'entre vous ont déjà vécu des températures aussi
élevées, mais cela créée des situations paradoxales dans la mesure où la
température ambiante est supérieure à celle du corps:
Tous les objets que l'on saisi paraissent chaud (journal, stylo, bouteille
de shampooing, clef, etc.), même les habits: on a l'impression d'enfiler une
chemise qui sort du séchoir ou que l'on vient de repasser! Autre gag: tu
laisses ton verre de bière au quart plein pendant 5 minutes et tu as
l'impression de boire dans un verre qui sort du lave-vaisselle, juste en fin
de programme.
Les plaques de chocolat que j'ai apportées hier aux Ganamé et que j'avais
stockées au niveau du sol de ma chambre, étaient totalement liquides (c'est
assez drôle à tenir, d'ailleurs!), mais il semble que tout est prévu,
l'emballage est étanche (Swiss Quality) et elles ont été se refaire une
santé au frigo. Quant au congélateur des mêmes Ganamé, il est
continuellement sur alarme: là, descendre de plus de 60 degrés, c'est
vraiment trop dur ( et vu l'âge de l'appareil et la fréquence des pannes de
courant...). Bonjour la chaîne du froid!
A part ça, on est moite sans interruption et de haut en bas, les mains
collent et la sueur coule goutte à goutte des sourcils (vive les lunettes!),
du nez et du menton (attention de ne pas trop se pencher sur son clavier ou
sur un livre!).
---
Là je vais me passer sous la douche et je vous raconte ensuite ce qui s'est
passé hier. OK?
---
Voilà... vite sec et bientôt trempe, je me remets au boulot.
Je viens de penser à Karim Ganamé qui m'a raconté que les premiers temps
qu'il était en Suisse, il croyait que l'eau froide passait par des
refroidisseurs avant d'arriver au robinet!
Hier, donc, vendredi: premier jour plein au Burkina. La nuit a été un peu
pénible, à cause d'une migraine un peu tenace et surtout du fait que j'ai
oublié la boîte d'anti-douleur à Eclépens... Mais ça passe avec une bonne
douche et un petit déjeuner dans la cour de l'hôtel.
Après avoir séparé le matériel technique et les papiers (env. 30 kg dont une
vingtaine destinés à rester sur place!) de mes effets personnels (20 kg), je
me rends à pieds au bureau d'Afrika Link. L'accueil est chaleureux: Mathieu
et Béré (les deux "maintenanciers"), Malik (le formateur), Robert (le
coursier) et Moussa (l'opérateur de saisie-concierge-homme à tout
faire-...). Je suis arrivé juste avec mon portable et je retourne à l'hôtel
avec deux mobylettes (Robert et Moussa) pour chercher le reste. Il n'y a pas
de problème!
---
Le courant est revenu, ventilateur et climatisation fonctionnent, ouah!
---
Suite de vendredi:
J'appelle la banque BICIA-B à Ouahigouya, et c'est comme quand je téléphone
à la Caisse d'Epargne de Cossonay: on me réponds "Bonjour M. Cujean!". Là
c'est M. Pallé, un des cadres qui me dit que ma nouvelle carte de retrait a
été déposée à Ouagadougou, au siège de la banque, comme je l'avais demandé.
Un peu plus tard, chez les Ganamé (Afrika Link, l'hôtel Grillon et la maison
des Ganamé forment un triangle de 300 à 500 m de côté), je retrouve Karim
qui a fait venir la voiture d'un cousin avec un petit frère de ce dernier
comme chauffeur. Il est à ma disposition, sur appel... et on réglera les
comptes à la fin. Impeccable!
*** Ouagadougou, dimanche 9 avril 2000, 6 h 30
Je reprends mon récit de vendredi avec un certain retard, vous comprendrez
plus tard pourquoi:Il était 10 heures quand nous sommes parti pour la banque et la douane de
l'aéroport... à 18 heures j'avais enfin mes cartons après avoir payé environ
60'000 F CFA (CHF 150.-) de taxes, droits de douane et services divers.
Je vous explique pas l'administration burkinabè: splendide!
Des bureaux
exigus et surpeuplés (par exemple: 9 fonctionnaires assis + tout autant de
transitaires sur une surface de moins de 50 m2, y compris le passage -très
fréquenté- vers le bureau du chef!). L'espace réservé aux uns et au autres
n'est pas toujours bien défini. Les bureaux sont couverts de piles de
papiers (le mien c'est rien à côté!), de formats si possible différents et
bourrés d'inscriptions à la main et de coups de tampons. Souvent, ceux qui
sont assis derrière les bureaux sont ostensiblement plus occupés à lire une
revue d'informatique ou à faire des mots croisés qu'au job pour lequel ils
sont prévus. Des colis jonchent les couloirs, il y a des gens qui attendent
partout le n-ième coup de tampon qui s'avère ensuite être le (n-1)-ième, et
ainsi de suite. Cela prend des heures et il fait environ 40° malgré les
"brasseurs" (ventilateurs de plafond).
Au premier poste du rallye, je paye 11'000 et quelques francs pour obtenir
un certain papier. La caissière qui rend la monnaie est momentanément
absente? Qu'à cela ne tienne, je donne 15'000 et celui qui a établi le
papier écrit en bas: "Reste 3'425 F"... Il suffira de revenir plus tard pour
les toucher. Et ça fonctionne.
A un certain moment, je dois payer 2'000 F CFA (CHF 5.-) pour que la Caisse
du Trésor public... encaisse les droits de douane (env. 35'000). Génial,
même Villiger n'y a pas encore pensé! Et ce n'est pas un quelconque
bakchich: j'ai une quittance, remplie à la main et avec le coup de tampon
libérateur!
Quant à la banque, j'ai récupéré ma nouvelle carte bancaire en un clin
d'oeil. Pas de problème! Je fuis la queue de l'unique guichet des retraits
de comptes (il s'agit pourtant du siège de la BICIA-B) et me pointe à
l'extérieur à l'un des distributeurs automatiques... qui me répond que ma
transaction n'est pas autorisée!
Retour à l'intérieur. Bonne nouvelle, la carte ne sera validée qu'à 19
heures.
Je suis bon pour la queue! Celle-ci a d'ailleurs une drôle de forme. Il s'agit plutôt d'un essaim d'une bonne douzaine de personnes, et les
choses se passe comme suit:
1- Chaque nouvel arrivé note son numéro de compte sur un bout de papier
quelconque, joint une pièce d'identité et fend la foule pour déposer ça dans
la lucarne du guichet. Simultanément, par cette lucarne de 10 x 25 cm,
d'autres transactions ont lieu.
2- Quand le caissier est vraiment gêné par ces papiers qui encombre le
guichet, il les ramasse, en fait un tas, et continue les transactions
précédentes.
3- Une fois celles-ci terminées, il a accumulé 6 ou 8 demandes. Il pianote
sur son clavier et affiche successivement le compte de chacun des clients à
l'écran. A l'appel de leur nom, ceux-ci annoncent le montant qu'ils
entendent retirer (on peut aussi l'écrire sur le papier). A chaque coup, le
caissier rend la pièce d'identité.
4- Chacune de ces opération déclenche l'impression d'une quittance sur
l'imprimante à aiguilles qui est à côté. Une fois le lot terminé, le
caissier distribue les papiers aux heureux élus! Entre-temps, on a
d'ailleurs déjà recommencé un nouveau cycle (voir point no 1).
5- Chacun signe la quittance au recto et inscrit au verso le numéro de sa
pièce d'identité, le lieu et la date d'établissement de celle-ci... et
resigne! Puis il dépose la quittance ET la pièce d'identité dans la lucarne
(où il y a un trafic pas possible!).
6- Chaque retrait est finalement payé, à l'appel de l'intéressé.
Tout le monde a l'air de trouver cela parfaitement normal. Seuls les blancs
échangent parfois un sourire...
Le soir, j'ai invité les Ganamé au Zaka, un endroit où on mange bien et où
il y a TOUJOURS de la bonne musique. La première partie est assumée par des
percussions burkinabè. Comme d'habitude, les musiciens sont formidable de
violence rythmique, de complexité et de précision (Photo). Puis, c'est un
orchestre plus ordinaire (3 guitares, batterie), mais avec deux excellentes
chanteuses. Plus tard, il y aura le passage d'un incroyable
chanteur-danseur-animateur qui ne dépareillerait pas au Dôme de Paléo.
Indescriptible! (Photo). J'ai fait deux photos, dans la nuit, avec mon
appareil sans flash... c'est juste pour l'ambiance.

Je vous raconterait samedi dans le prochain message.
Cordialement à tous,
Gilbert Cujean
--
... en séjour au Burkina Faso [:-3)=
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